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WE très spécial.
Louis, c’est loin le mont Washington ?
C’était au moins la deuxième fois qu’elle me posait la question. Où est-ce ? Le voit-on du lac Champlain? J’avais pris le temps de lui répondre gentiment. Elle voulait y aller. Ces touristes français s’imaginent qu’ils peuvent se rendre aux chutes Niagara ou à la baie d’Ungava en un WE. Comme elle était fort jolie cette petite française, j’avais la patience souple.

Plus de 300 kms séparent le mont Washington du lac Champlain
C’était un équipage spécial avec des souhaits inhabituels : on m’avait demandé s’ils pouvaient apporter des instruments de musiques. Je n’avais pas d’objections à condition que ce ne soit pas un piano, et en plus, ce n’était que pour un WE, les règles étant moins strictes. Le temps, la température et les conditions de vent, on ne pouvait avoir mieux, de quoi faire rêver.
Belle journée, bel apprentissage
Bluff sud, île Valcour, l’ancre mouillée, des voiliers tout autour, l’apéro et…
Voilà nos invités à leurs instruments : une guitare, une flute traversière, un harmonica et, une diva de l’opéra de Montréal, d’une beauté égale à sa voix. Des airs connus, d’autres, moins ; quelques verres de vin et le repas. Les histoires habituelles autour de la table et … des précisions sur la distance qui nous séparait de célèbre montagne américaine.
«Louis, on fait la vaisselle et on se remet à…» Nicole et moi ne leur avons même pas laissé le temps de terminer leur phrase. Il n’en était pas question, on voulait le concert, illico. Faire cette petite tâche anodine au son de la musique serait merveilleux. L’approche fut différente : le lecteur CD, une musique de jazz de base, nos musiciens à leurs instruments ont permis à notre prima dona d’envahir l’entourage. Plus un son ne venait des autres bateaux, chose rare à Bluff point. La soirée s’est continuée, musique, chants, verres de vin, écoute soutenue. Du jamais vu dans cette superbe baie où habituellement les fausses gammes ressortent et augmentent en décibel au fur et à mesure que les bouteilles se vident. Onze heures, le chef d’orchestre met fin au concert : « L’heure est venue d’arrêter les percussions et de passer au bain de minuit»

J’étais crevé, l’heure, les quelques verres de ce précieux liquide… Je savais que je devais passer à ma cabine. La seule chose dont je me souvienne, c’est d’avoir vu un petit string me passer au dessus du nez. Tant pis pour moi !
Louis Charbonneau
Le Roi-Soleil |
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