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Ma dernière sortie de ski : le Mont-Blanc, Saint-Faustin

Beauharnois-Saint-Faustin : 145 km ± 1 h 40 minutes de voiture.
La route est très peu achalandée : la voie est libre, aucun encombrement au pont Mercier. Du jamais vu à cette heure matinale, quelques voitures dans le sens inverse, rien à voir avec la circulation habituelle. C’était un matin de semaine, les gens devraient se précipiter vers Montréal, travail oblige. La radio de l’auto est allumée, la musique du film Psycho, de Bernard Herrmann m’accompagne; la voie est bizarrement libre sur la 13 Nord... Peut-on imaginer ? Surtout que la neige continue à tomber… C’est comme irréel ! Bientôt l’autoroute des Laurentides, il devrait y avoir d’autres skieurs sur la route : c’est assurément la dernière sortie de ski de la saison. Il faut en profiter avant le dégel… Toujours cette pièce de musique qui m’accompagne dans cette virée quasi irréelle... Saint-Jérôme, les montagnes, les chasse-neiges ont libéré la route. Le piano calme de ce merveilleux concert me fait présager une merveilleuse journée de ski. Cette musique accompagne la diminution de la tombée de neige : ce sera la journée idéale de la saison.
Ça y est, Saint-Faustin et le Mont Blanc…
Mon équipement : les skis, mon sac... mon lunch...
Les remonte-pentes sont en mouvement… Mais je ne vois personne sauf le gentil préposé... Une neige fraîche, les conditions seront à leur meilleur. Je descends de la chaise prends une piste. Quelques centimètres de neige fraîche couvrent la totalité d’un fond bien damé... Chaque virage fait lever, derrière moi, une poussière de neige. ne sensation de bien-être m’envahit. La douceur des virages me donne l’impression de glisser sur des nuages. Je suis seul sur la piste. C’est le paradis... Je passe sous les chaises; une femme dans le remonte-pente. Peut-être pourrions-nous nous rencontrer ? C’est agréable un compagnon de ski. J’accélère, reprends la chaise et... En montée, je l’aperçois, elle avait rejoint l’endroit même où je l’avais vue... J’amorce une autre descente. Cette nouvelle piste me fait vivre de nouvelles émotions : elle est plus abrupte, elle me demande plus d’efforts. La musique enivrante de ma virée en auto vient me rejoindre. Un virage, une poussière de neige, un retour, un autre virement. J’ai l’impression d’une belle manœuvre sur mon voilier... J’en oublie la petite femme que je voulais rejoindre. J’arrive au bas de la pente, je reprends mes esprits…
Elle vient de prendre la chaise... Trop tard!
Personne d’autre que le gentil préposé qui me souhaite encore bonne journée. Toujours seul dans ma chaise. Je m’imagine que si j’étais dans un rêve, je pourrais passer de chaise en chaise et rejoindre cette skieuse. À la mi-montée, j’aperçois un skieur qui descend la première piste que j’avais descendue, peut-être que...
J’approche le sommet, la demoiselle a déjà pris l’autre versant; je l’ai à peine vue partir par une de mes pistes préférées. Aussitôt descendu, je me précipite vers le même passage et oups ! J’ai beau accélérer, elle disparaît dans le poudrin de neige. Le remonte-pente est tout aussi désert. Question anodine au préposé; sa seule réponse : un beau sourire. Je suis seul en haut de la montagne, je descends à vive allure vers le troisième versant pour me confronter à des pistes plus difficiles. Je dois faire attention car elles sont plus étroites et normalement, mon fils Stéphane skie à mes côtés. S'il m'arrive de tomber, il vient immédiatement me donner un coup de main pour me remettre sur mes skis.
 Au bas du quatrième versant toujours autant de monde. Le décor disparaît derrière l’écran de flocons d’une neige devenue abondante et soutenue.
Cette journée est formidable, mais épuisante… En plus, aucun autre skieur pour m’accompagner. Monte, descends, que de belles sensations ! Que diable ! La journée est déjà terminée, c’est déjà le temps de retourner à la maison ! Avec toutes ces émotions, j’ai oublié  de manger mon casse-croûte. Je le dévorerai dans la voiture avant de prendre la route.
Il neige toujours, ils ont dû déblayer, car la route est belle; la conduite est facile, à peine quelques voitures. Sainte-Agathe, Sainte-Adèle, encore cette musique qui m’accompagne, Saint-Sauveur, Saint-Jérôme... C’est presque désert... La nuit est tombée, l’autoroute 13, le pont Mercier… Je n’ai jamais vu si peu de circulation.
J’arrive à la maison, mon entrée a été déneigée... J’entre, Nicole est déjà couchée. Je ne fais pas de bruit, je mange une bouchée, je me glisse dans le lit, Nicole échappe un roucoulement. Eh bien ! Quelle journée ! Je tombe dans un sommeil profond. Nicole dort encore… Je me lève et je me rends à la cuisine, jette un coup d’œil dehors. Oh !  Où suis-je ? Je rêve… Il y a des bourgeons dans les arbres, les pelouses sont vertes. Je me précipite dans la chambre : « Nicole ! Nicole !  M’entends-Tu ? J’suis complètement perdu... Ça ne peut pas être le printemps, j’ai fait du ski dans les Laurentides, hier ». « Encore un de tes rêves surréalistes, ma grande machine à rêves ».

Ce texte a été extrait de ma biographie. Allez sur le lien suivant,  http://www.voileevasion.qc.ca/voile_annees_cinquante.htm    vous y trouverez un document PDF pour lire ma biographie gratuitement   

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