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LES CARNETS DE BORD DU ROI-SOLEIL
Extrait des : Carnets de bord du ROI-SOLEIL
voilier/école
Mes premières navigations en solitaire.
J'avais 7, 8 ou 9 ans. Peu importe, puisque je répétais annuellement cette expérience dont je vais vous parler, alors que nous remontions la rivière Richelieu pour nous rendre au lac Champlain. À l'époque, les voiliers pouvaient naviguer cette jolie rivière sans être obligé de démâter ; ce n'est plus le cas depuis que le fameux pont de Saint-Jean a été construit (6/8/1954 pont à 29 pieds). Nous faisions quelques arrêts le long du parcours : mon père y rencontrait quelques connaissances, quels beaux souvenirs.

Le Canal de Chambly
Pour remonter la rivière, de Chambly à Saint-Jean, il faut passer neuf écluses. Mon père nous débarquait juste avant chaque écluse pour que nous puissions négocier les amarres. J'étais fier : c'était toute une responsabilité. J'ai compris plus tard, alors que j'étais devenu, moi aussi, père de famille, que c'était une belle façon de nous faire dépenser notre énergie, ce qui rendait plus facile la vie à bord du bateau : quatre enfants à bord d'un voilier et un mois de temps.

La dernière écluse en amont du Canal de Chambly (Saint-Jean)
L'arrivée à Saint-Jean d'Iberville (Aujourd'hui Saint-Jean sur Richelieu*), était attendue : nous savions que nous y retrouverions les amis des années précédentes. Mes parents auraient du temps pour eux-mêmes et pour rencontrer leurs propres connaissances.

Nous mouillions à la sortie du canal au club nautique de Saint-Jean
Le club nautique de Saint-Jean était la place où les jeunes se retrouvaient : la baignade, les canots et quand je fus un peu plus vieux ... Les petites filles.

Nous pouvions nous baigner dans une piscine aménagée à même la rivière.
Elle était entourée, ça facilitait la surveillance, elle se nettoyait à même le flot du cours d'eau, c'était la traite ...
J'aimais beaucoup cet arrêt à Saint-Jean, mais ...
J'avais tout de même hâte que le voyage se poursuive : il y avait en liste une traite qui dépassait toutes les autres. Je me levais tôt, je tapais sur le baromètre, je regardais la direction du vent ; s'il était de dominance Nord, je tapais sur l'épaule de mon père «Le vent est de la bonne direction ! Ça va être aujourd'hui ?»
Il y avait une entente : j'avais la permission de partir vers le Sud, seul, à bord de ma chaloupe ;

Elle était gréée d'une petite voile, elle pouvait naviguer au portant
... Je me prenais une pomme, un bout de fromage, une miche de pain et je pouvais partir à l'aventure, à condition de ne pas réveiller personne. La première fois, j'avais probablement huit ans ! Autres temps, autres moeurs : mes parents savaient que j'en étais capable : je connaissais les règles de sécurité, je portais mon gilet de sauvetage, il y avait une ancre ... Aujourd'hui, la DPJ s'organiserait pour faire arrêter mes parents ...
J'étais fier ... je remontais la rivière ...
Peut-être 2 ou 3 milles marins pour qu'ils me rejoignent ...
Bien ancrées dans ma mémoire, d'autres aventures à espérer ...
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* Pierre Le Moyne1 d'Iberville et d’Ardillières plus significatif pour nous au Québec. (16 juillet 1661, Ville-Marie (aujourd'hui Montréal, Québec) -9 juillet 1706, La Havane, Cuba) était un navigateur, commerçant, militaire et explorateur, à l'époque de la colonisation française des Amériques. Homme d'exploits, il est connu pour avoir lutté efficacement contre l'armée anglaise durant une grande partie de sa vie, détruisant plusieurs colonies ennemies, en plus d'avoir fondé des forts et exploré l'Amérique. Il est le fondateur de la colonie de la Louisianee, et des villes de Biloxi et de Mobile. Personnage plus accessible pour nous que Richelieu cet ecclésiastique et homme d'État, réfugié dans les palais de ce lointain Paris.
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